Article La Nouvelle République 15/07/2023

Urbanisme : Le vélo se fait une place à Blois

Plusieurs aménagements ont déjà été réalisés pour améliorer le quotidien des cyclistes à Blois, comme ici avenue de Châteaudun.

Plusieurs aménagements ont déjà été réalisés pour améliorer le quotidien des cyclistes à Blois, comme ici avenue de Châteaudun.© (Photo NR, Jérôme Dutac)

Dans le cadre du schéma directeur cyclable de l’agglomération, la Ville de Blois s’est dotée d’un plan vélo ambitieux, avec l’espoir de mettre en place de vraies lignes sans discontinuité.

Le dernier baromètre des villes cyclables date de 2021. Sur cet outil, les villes de France sont classées suivant la qualité de leurs infrastructures réservées aux cyclistes, à l’image des diagnostics de performance énergétique des logements, avec un classement de A + à G. Blois y obtient un D, classement plutôt moyen, avec une cyclabilité « moyennement favorable ».

40 % des trajets effectués en voiture font moins de 3 km

À la lumière des conclusions de ce baromètre et des remontées des usagers, la Ville de Blois a choisi de mettre en place un plan ambitieux. Pour renforcer l’usage du vélo, mais également favoriser la déambulation des piétons et l’émergence des trottinettes. « Il s’agit de repartager la voirie, explique Geneviève Emonet, chargée de projets mobilités actives à Agglopolys. Quand on fait la part belle aux modes de déplacement actifs, on est toujours gagnants. Une étude menée par le ministère de la Transition écologique a montré qu’en agglomération, 40 % des trajets effectués en voiture font moins de trois kilomètres. Si l’on arrive à convaincre même 3 ou 4 % de ces utilisateurs, ce serait déjà très bien. »

 

L’objectif est de proposer trois lignes sans discontinuité d’ici la fin du mandat.

L’objectif est de proposer trois lignes sans discontinuité d’ici la fin du mandat.© (Photo NR, J. D.)

« Trop de personnes qui ne se sentent pas à l’aise »

Pour atteindre cet objectif, il a fallu dresser un constat de la situation existante, en partenariat notamment avec l’association Vélo 41. Le bilan n’est pas très reluisant. « Il y a eu des aménagements réussis, comme le pont Jacques-Gabriel ou l’avenue de Châteaudun. Mais globalement, il y a encore trop de personnes qui ne se sentent pas à l’aise sur le réseau et préfèrent ne pas prendre leur vélo. Dans la rue Gallois, qui est un point névralgique, la route n’est pas large, il n’y a pas de bande cyclable et un sentiment de danger pour les cyclistes ; même chose pour le boulevard Daniel-Dupuis, on demande depuis longtemps d’avoir une piste, quitte à supprimer l’une des deux voies montantes. Avenue Maunoury, les bandes cyclables ne sont pas assez larges, les voitures vont vite et la chaussée est largement déformée. On sent que les choses avancent, mais pas vite », juge le coprésident de l’association, Christian Deblaise.

« Avoir trois lignes d’ici la fin du mandat »

Ces points noirs sont connus par la Ville, qui va réaliser plusieurs aménagements, avec l’ambition à long terme de proposer des lignes vélos sans discontinuité, à l’image des lignes de bus déjà existantes, avec des arrêts identifiés sur les principaux points d’intérêt. « L’objectif est d’avoir trois lignes d’ici la fin du mandat, annonce Geneviève Emonet. Il n’y a pas que la chaussée, il s’agit aussi de développer des arceaux, des abris couverts ou sécurisés pour accrocher son vélo. Il y aura une signalétique au sol pour identifier ces lignes, nous travaillons actuellement avec un graphiste, en concertation aussi avec l’architecte des bâtiments de France. L’idée serait d’avoir une couleur par ligne, avec la mention tout au long du parcours du temps de trajet jusqu’au prochain arrêt. »

« On souhaite multiplier par trois le nombre de cyclistes, mais il ne s’agit pas de le faire sous la contrainte », poursuit Geneviève Emonet.

Pour arriver à réussir ce report modal, il s’agira aussi de montrer que l’utilisation du vélo constitue un gain de temps et d’argent, en plus de diminuer la pollution.

repères

> Chiffres. Au total, deux millions d’euros sont investis sur quatre ans par la Ville pour le plan vélo. L’investissement est de 600.000 € par an pour Agglopolys. Le Département apporte également sa pierre à l’édifice, avec par exemple le projet de lancer une piste entre Blois et Cellettes.

> Gare. Un nouveau garage vélo doit être construit sous la rotonde, une fois que les travaux seront terminés, afin d’améliorer la capacité de places de stationnement des vélos. Par ailleurs, la procédure de paiement pour le garage existant (50 places) va être facilitée, avec la mise en place d’un paiement sans contact. En outre, une Maison des mobilités va être installée dans le hall d’entrée, d’ici fin 2024-début 2025.

> Ronds-points. La volonté du plan vélo est aussi de « mettre le paquet sur les carrefours et les ronds-points » selon Geneviève Emonet. À ce titre, des études vont être menées pour sécuriser le carrefour Jean-Marie-Lorain. En ce qui concerne le rond-point Médicis, un test d’aménagement à la hollandaise va être instauré à la rentrée, en créant une vraie voie vélo.

> Garages. La construction de garages à vélo sécurisés est également amenée à se développer. Ainsi, d’ici la fin de l’année, un nouvel aménagement sera réalisé sur la place de la République, avant un abonnement payant à la journée (1 €), au mois (8 €), au trimestre (15 €) ou à l’année (40 €).

Alexis Couturier